Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant a présenté mercredi 11 mai devant le Conseil de ministres le calendrier des élections nationales prévues en 2011 et 2012, qui confirme les dates des dimanches 22 avril et 6 mai pour les deux tours de la présidentielle de 2012.
Les élections législatives auront lieu les 10 et 17 juin suivants et les élections sénatoriales auront lieu le 25 septembre 2011.
Le nombre de sièges à pourvoir lors de ce renouvellement partiel du Sénat s'établira à 170, soit cinq de plus qu'aux scrutins précédents pour cause de réforme du Sénat en 2003.
29.06.2011
Marché de l'art ou création d'emplois, pourquoi faut-il choisir ? (*)
La proposition de remettre les œuvres d'art dans le périmètre de l'ISF a déclenché une réaction très vive dans le petit monde des politiques. La plupart des membres de la majorité présidentielle - soutenus par le Président de la République et le Premier Ministre - se sont mobilisés pour s'élever contre cette mesure : nos chefs d'œuvres vont partir à l'étranger, la France va perdre sa place sur le marché de l'art international, nous allons abandonner notre exception culturelle, bref, la fin du monde est proche...

Face à une si belle unanimité pour défendre notre patrimoine culturel et le marché de l'art, on peut légitimement se demander pourquoi le gouvernement et les députés ne se mobilisent pas avec autant d'ardeur lorsqu'il s'agit de défendre la croissance et l'emploi, par exemple au travers du statut JEI destiné à favoriser les jeunes entreprises innovantes?
La légitime recherche d'économies pour réduire notre déficit abyssal peut parfois conduire à de vraies aberrations. Fin 2010, un coup de rabot sur le dispositif JEI a eu pour conséquence de limiter très fortement les exonérations dont peuvent bénéficier les jeunes entreprises françaises consacrant au moins 15% de leurs dépenses à la recherche et à l'innovation.
Alors que toutes les associations d'entrepreneurs et tous les acteurs du numérique soutiennent le statut des Jeunes Entreprises Innovantes (JEI), et malgré un travail de fond pour expliquer l'impact sur la croissance et l'emploi des JEI, les débats à l'Assemblée nationale ont montré un refus de la part du Gouvernement d'adopter ne serait-ce qu'un report de la réforme des JEI au 1erjanvier 2012.
Il faut rappeler que l'économie numérique est aujourd'hui l'un des principaux vecteurs de création d'emploi dans un contexte ou nous manquons désespérément de relais de croissance... Le rapport McKinsey sur l'impact de l'Internet sur nos finances publiques montre que l'économie de l'immatériel c'est 700.000 emplois nets créées sur 15 ans, 3,2% du PIB, et surtout 25% de la croissance Française !
A l'occasion de l'installation du Conseil national du numérique, le Président de la République - qui a voulu démontrer son engagement dans le numérique avec la création de ce Conseil et la mise en place de l'e-G8 - avait qualifié la réforme JEI de « balle perdue » et avait ouvert la porte pour permettre l'adoption rapide d'un correctif.

Ironie du sort, même le PS, dans son très folklorique programme numérique (**), projette de revenir sur le coup de rabot fiscal des JEI, en écrivant: "le statut des JEI a fait l'objet de modifications brutales en 2010. Nous rétablirons pour les jeunes entreprises en pleine croissance un statut fiscal et social favorable et stable."

Plaisanterie mise à part, je me demande vraiment comment justifier que d'un côté les Milliards d'Euros du grand emprunt aillent pour l'essentiel dans le financement d'infrastructures ou de pôles de compétitivité comme Saclay, et que dans le même temps, on économise quelques dizaines de millions d'Euros sur le financement des entreprises innovantes, les seules qui pourront faire que ces infrastructures soient utilisées, valorisées et servent finalement leurs objectifs de création de richesse?

Tout cela n'a pas de sens. Un tableau, une sculpture, une installation, aussi créative soit-elle n'est pas un vecteur de création d'emploi. Si il est légitime de soutenir le marché de l'art par des exonérations se chiffrant en milliards d'Euros, pourquoi s'attaquer aux JEI qui coutent si peu et qui créent de vrais emplois durables?
Au final, j'aimerais pouvoir me dire que les membres du gouvernement et du parlement qui se sont mobilisés avec tant d'énergie pour éviter que les œuvres d'art ne soient taxées, fassent preuve de la même détermination pour faire en sorte que nos jeunes entreprises innovantes - celles qui seront les grandes entreprises de demain - ne soient pas les victimes collatérales d'arbitrages budgétaires inconséquents...
(*) Version remaniée de la Tribune publiée dans le quotidien "les Echos" Vendredi 24 Juin
http://www.lesechos.fr/opinions/points_vue/0201461551373-...
(**) Programme Numérique du PS
http://www.rue89.com/files/22juin_Programme_Numerique_PS_...
Crédits Photos:
L'art, (c) Rueil TV
Film Batiment Anti Brise-glace (c) Odiam
Article le Populaire 27 mai 1936 (c) La Bataille Socialiste
Le prince Felipe d'Espagne à la foire d'art contemporain madrilène (c) J.J. Guillen - Keystone
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